A propos

Qui suis-je ?

Je m’appelle Matt, j’ai 31 ans. Je suis entendant et originaire de la région Grand-Est.  Je suis bilingue Français/LSF et je travaille dans une école spécialisée auprès d’enfants sourds depuis plus de 10 ans.

 

Quel est mon parcours ?

J’ai suivi un cursus universitaire qui m’a permis d’obtenir une licence de Lettres Classiques et de Sciences du Langage. J’ai également un Master 1 MEEF (Master de l’enseignement, de l’éducation et de la formation).

 

Il y a 13 ans, en parallèle de mes études j’ai commencé à apprendre la langue des signes au sein d’une URAPEDA. J’ai obtenu une certification jusqu’au niveau B2. A l’université de Lorraine, j’ai également suivi des cours de LSF, d’histoire des sourds et de linguistique de la LSF. 

 

Ces compétences m’ont permis de travailler auprès d’enfants sourds pour lesquels j’effectue principalement des missions d’interface depuis plusieurs années. Je m’efforce d’interpréter au mieux les enseignements pour les enfants sourds en inclusion scolaire.

 

Je pratique la langue des signes au quotidien, dans ma vie professionnelle avec mes élèves et mes collègues mais aussi dans ma vie personnelle avec mes ami.e.s. sourd.e.s .

Pourquoi ce site ?

Passionné par les langues et la linguistique, j’ai rapidement ressenti le besoin de classer, répertorier, archiver les créations lexicales venant des communautés des sourds, à des fins d’apprentissage et de documentation linguistique et historique.

 

En effet même si des progrès ont eu lieu, la langue des signes reste assez mal documentée. Ma première volonté était donc de documenter pour garder une trace de ces créations lexicales.

 

J’ai commencé à diffuser mes illustrations lors de la pandémie de Covid. Ce qui m’a motivé c’est la nécessité de fournir aux enfants sourds que j’accompagnais des supports pédagogiques papier en LSF.

 

Constatant que les enfants sourds disposent rarement de ressources scolaires en LSF de qualité et gratuites (leçons, outils, affiches, jeux). Au pire les documents contiennent beaucoup d’écrit et ne permettent pas de garder une trace des nouveaux signes appris,  au mieux les ressources sont créées à partir de scans de dictionnaires LSF dont la qualité est souvent dégradée et non homogène.  J’ai donc commencé un travail d’illustration de la LSF pour créer mes propres supports pour mes élèves, avec des dessins uniformes et les plus clairs possibles. 

 

Et maintenant ?

Maintenant mes objectifs sont :

–       Continuer à fournir des outils de travail pour toutes et tous.

 

–       Illustrer le plus possible de termes en LSF pour créer une grosse banque de données d’images avec des dessins de qualité et uniforme.

 

–       Illustrer le plus possible de variantes lexicales à des fins de documentation.

 

–       Permettre aux professeur.e.s/formateurs.trices de disposer et d’utiliser ces ressources pour l’enseigement de la LSF mais aussi en LSF.

 

–       Continuer à publier des documents pédagogiques pour les enfants sourds (signaires ; jeux de cartes ; affiches)

 

 –       Réaliser des documents pour faciliter l’inclusion des personnes sourdes dans le monde du travail

Ce que ce site n’est pas :

 

–       Ce site n’est pas un site pour apprendre la LSF ! Ah bon ?  Eh bien non, l’objectif est de proposer des outils et des supports pédagogiques voire de révision, principalement pour les scolaires.

Il y a des supports pédagogiques pour travailler la LSF (avec un professeur) mais surtout des supports pour apprendre d’autres choses en LSF (lire l’heure, les parties d’un volcan, les époques historiques, les pays membres de l’UE).

 

Si vous avez déjà fait un peu de LSF et que vous souhaitez réviser  du  vocabulaire, pourquoi pas mais ça ne suffira jamais pour apprendre la langue.

 

De plus, ce n’est pas à partir de dessins qu’on peut apprendre des signes en première entrée. Si vous avez déjà appris des choses en formation, mes documents peuvent vous aider à réviser mais apprendre pour la première fois un mouvement à partir d’un dessin est complexe.

 

–       Ce site n’est pas prescriptif, ce n’est pas parce qu’un signe est illustré de telle façon qu’il s’agit de la seule façon de le signer, pour des raisons linguistiques : variantes lexicales, aspect très contextuel et iconique de la LSF, non correspondance entre le Français et la LSF…

Est-ce que c'est vraiment gratuit ?

Une grosse partie des documents PDF que je publie sont gratuits et disponible en téléchargement sur le Drive, il suffit de cliquer sur « télécharger », le téléchargement ne comprend que les supports pédagogiques et pas les illustrations individuelles.

D’autres sont disponibles uniquement via une contribution minimale de 2€. J’ai mis ce système en place à partir de juin 2024 afin de pérenniser mon projet pour lequel j’ai besoin de revenus réguliers. 

Ce travail est donc réalisé bénévolement et représente beaucoup de temps. Afin de préserver la gratuité des documents publiés, j’ai créé une page Tipeee pour récolter des dons de personnes qui aiment et souhaitent soutenir mon travail, j’y propose également des contreparties. Vous pouvez retrouver cette page à l’adresse suivante : https://fr.tipeee.com/commentcasesignelsf

 

Un grand merci à ceux qui soutiennent déjà mon travail <3

Quelles licences? Quels droits?

Attention toutefois gratuit ne veut pas dire libre de droit. Toutes mes illustrations et documents sont sous licence CC attribution et non-commercialisation.

Cela signifie que :

 

– La mention « www.commentcasesigne » doit toujours être présente. Sur les documents originaux tout comme les documents modifiés. 

– Il est strictement interdit de commercialiser mes illustrations de quelques façons que ce soit (vente, édition, publicité,  goodies…)  

– Il est strictement interdit de diffuser les documents numériques que je publie gratuitement ou non (diffusion sur un drive, site internet…) sauf autorisation spéciale. 

– Vous êtes autorisé.e.s à imprimer et utiliser les documents en téléchargement pour une utilisation personnelle ou à des fins d’actions bénévoles. 

– Les professionnel.le.s souhaitant utiliser mes illustrations à des fins de formation/sensibilisation doivent s’aquiter de la contribution à l’archive LSF disponible sur mon site internet ici

 

Comment je procède pour dessiner un signe ?

1.    J’essaie de définir le champ de signification d’un signe.

(En LSF un signe renvoie à une image et non pas à un mot français, établir une correspondance mot = signe n’est pas adapté. Il serait plus adapté de rapprocher chaque image mentale d’un signe bien précis et contextualisé pour prendre en compte tous les paramètres de la LSF. Ce type de dictionnaire  n’existe pas à ce jour et à défaut, le rapprocher d’un mot français dans un contexte est le moindre mal.

 

Par exemple si l’on prend l’entrée lexicale « marcher », il existe bien un signe lexicalisé neutre pour cette entrée mais en pratique le signe peut être très différent en fonction de l’image mentale du locuteur (qui? dans quelle direction? de quelle manière? à quelle allure ?etc…) La LSF par sa nature de langue iconique donne souvent beaucoup plus d’informations et est beaucoup précise sur les éléments contextuels.)

 

La forme que j’illustre correspond à une forme « neutre » mais en lien avec la thématique de la publication. C’est la limite des dictionnaires LSF.

 

2.    Je répertorie les différents signes et variantes existants. Pour cela je dispose de mes connaissances et de nombreux documents (des vidéos, des dictionnaires, des documents d’archive) que j’ai classés.

 

J’essaie ensuite de sélectionner le ou les signes qui se démarquent le plus dans l’usage.

 

Quand le terme est courant, il y a souvent un signe qui se démarque nettement voire deux dans le cas de variantes dialectales (ou plus dans le cas d’exceptions).

Dans ce cas j’essaie de dessiner les deux ou je retiens celui qui est majoritaire dans ma région.

Dans le cas de lexique spécifique, peu répandu, il y a souvent beaucoup de signes en concurrence. Je précise alors toujours dans la publication que d’autres signes existent.

J’essaie de faire un choix en fonction de la crédibilité et de la légitimité de la source et de sa capacité à influencer la langue. Par exemple pour illustrer un terme scientifique j’attribuerai davantage de valeur à une vidéo de l’association STIM qu’à un ancien dictionnaire (sans pour autant le rejeter complètement). C’est la somme des sources, les dates, et la qualité de celles-ci qui me permettent de faire un choix.

Il arrive parfois qu’aucun terme correspondant ne se soit encore diffusé. Dans ce cas j’attends qu’une création lexicale se diffuse. Je ne fais pas de création lexicale moi-même, jamais, je ne suis pas sourd et je ne suis pas légitime pour le faire. Je ne fais que retranscrire sous forme de dessins ce que produisent les sourds.

 

3.    Dans tous les cas je sollicite et me fais relire par des sourds avant de publier. En cas de doute j’ai des contacts sourds, qui peuvent m’aider et me conseiller, surtout dans le cas de signes régionaux.

 

4.    Je demande également l’avis d’entendants non-signeurs pour voir s’ils arrivent à décrypter les dessins pour réaliser correctement les signes. C’est très pratique pour voir comment peuvent être compris les dessins et éviter de diffuser des dessins qui donneraient lieu à des erreurs d’interprétation.

 

Malgré tout est-ce que je fais des erreurs ?

Bien sûr que je peux faire des erreurs, la procédure que je mentionne plus haut m’évite d’en faire un maximum mais ça peut tout de même arriver. Je suis conscient de la responsabilité que j’ai et j’attache une grande importance au respect de la langue.

 

Ce qui risque le plus arriver c’est une inversion dans le sens des flèches ou de faire un dessin peu clair, ou d’y associer le mauvais mot. Si l’erreur n’a pas été repérée à la relecture et que le dessin à déjà été publié, le nombre de ma communauté fait que quelqu’un va rapidement me le signaler. Si je constate qu’il y a bien une erreur, je corrige généralement rapidement le document. Je suis également ouvert aux critiques bienveillantes et constructives. 

 

Si vous remarquez quelque chose susceptible d’être une erreur vous pouvez me le signaler à l’adresse : commentcasesignegestion@gmail.com

 

Cependant attention : un certain nombre « d’erreurs » qui peuvent m’être signalées relèvent parfois de l’appréciation personnelle ne reposant pas sur de solides connaissances ou une recherche approfondie préalable. Comme je mentionné, il y a des nombreuses variations lexicales en LSF, et en linguistique la notion d’erreur n’existe pas vraiment dans un acte de communication réussi. Il faut éviter l’élitisme linguistique entre les locuteurs natifs d’une même langue. C’est le cas en LSF comme dans les autres langues. Les langues n’appartiennent à personne et il n’y a pas de version de la langue qui soit meilleure qu’une autre.

 

Autrement dit, dire « moi j’ai appris différemment donc toi c’est faux » n’est pas un bon argument. Il s’agit peut-être d’un autre signe, d’une forme minoritaire, d’un vieux signe, d’une erreur , d’un contresens, d’un emprunt, dans tous les cas, il faut pouvoir argumenter son propos.

 

De plus, l’argument d’autorité qui consiste à dire qu’on a forcément raison en matière de LSF parce qu’on est sourd.e n’est pas valide pour les mêmes raisons.

 

De même, même si je respecte et que j’approuve à titre personnel certains mouvements militants linguistiques (signes considérés comme irrespectueux, racistes, dactylologie signée), j’ai une position de linguiste par rapport à tout cela. Mon objectif est de décrire la langue telle que je la vois (à l’instant) et non pas telle que je voudrais qu’elle soit.

 

Cela n’est donc pas nécessairement représentatif des signes que j’utilise dans mon expression personnelle.

Est-ce que je réalise d’autres projets ?

Oui je réalise parfois des projets rémunérés pour des particuliers ou des entreprises : illustrations de cartes en LSF, dessins de nom-signes, affiches de spectacle etc.

 

Si vous êtes intéressé.e.s vous pouvez me contacter à l’adresse suivante : commentcasesignegestion@gmail.com